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Activités de la FESAC

La collection d’armes à feu dans une perspective historique

vendredi 6 juin 2014, par Stephen A. Petroni et David Penn


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Jeudi 5 juin 2014
Le président de la FESAC Stephen Petroni remets au Premier Ministre Finlandais le trophé de la Fondation.

Le 5 juin 2014, alors que les congressistes de la FESAC étaient reçus au Parlement Finlandais par le Premier Ministre, le président Stephen Petroni a présenté la "croisade" de la FESAC. Cette démarche simplifiée pour le grand public mérite d’être diffusée.



Durant ces derniers siècles, la collection d’armes à feu est passée du stade restrictif de l’objet esthétique ou artistique à celui d’un plus intérêt plus large. Ainsi dans chaque pays, l’arme est replacée dans son contexte social et historique.

L’objet de cette brève communication est de tenter d’analyser l’évolution de la collection et des collectionneurs dans les efforts de préservation d’un patrimoine commun face aux évolutions de la législation en Europe.

Jusqu’au 19ème siècle, les collections d’armes à feu ont tendance à être des objets passés de mode et supplantés par une technique plus moderne. Ce sont souvent des trophés de guerre que l’on exhibe pour épater son entourage. Il y a également les objets purement décoratifs ou des artistes de premier rangs comme Durer et Holbein ont uni la compétence armurière a celle de l’art.

Les 19e et 20e siècles

Au cours du19ème siècle est émergé un sérieux intérêt antiquaire et scientifique pour les armes à feu. Au départ cela s’est surtout porté sur la collection d’armes de haute qualité souvent richement décorées relevant plus des beaux arts ou de la décoration plutôt que de l’arme proprement dite.
Mais le 19ème est surtout le siècle de l’innovation technologique extraordinaire qui à propulser l’arme de la mise à feu à silex et chargement par la bouche, à l’utilisation des cartouches tel que nous le connaissons encore aujourd’hui.
L’intérêt pour cette évolution et l’attirance pour les armes de luxe ont fait croitre les prix au-delà des moyens financiers des collectionneurs moyens réservant les armes les plus intéressantes aux collectionneurs « riches ».
L’instruction des masses et l’intérêt pour l’histoire des peuples a contribué à développer l’intérêt pour les armes a feu non plus pour l’esthétique mais pour son témoignage historique qui a valeur de "devoir de mémoire. »

On peu comparer l’évolution de la poudre à celui de l’imprimerie qui a conduit au développement actuel des ordinateurs personnels avec l’influence que nous lui connaissons sur la société actuelle.
Aujourd’hui les collectionneurs s’intéresse à l’utilisation de l’arme antique. Cet objet « passif » reprends vie avec les recherches sur la balistique ancienne et la collection des munitions qui, comme l’arme, sont des témoignages historiques.
La collection des munitions est devenue une collection à part entière avec en arrière pensée l’idée de tirer au moins une fois avec chacune des armes possédées. Une abondante littérature est consacrée aux seules munitions dont les prix ne cessent de croitre.
Pour les collectionneurs de munitions, la recherche est infinie. Avant d’arriver à la production de masse très standardisée, il y a toutes les études et essais pour y arriver. Et pour eux l’influence sur la société est au moins aussi grand que celui des armes.

La loi et le collectionneur.

Au cours des années 1920 – 1930, l’ensemble des pays européens a mis en place un important contrôle sur la détention des armes à feu. Il découle de la volonté des gouvernements au contrôle de leurs citoyens, sur leur vie et leurs activités à la suite de la 1ère GM. 
Dès cette époque apparaît le concept de définir les armes en fonction de leur âge ou de leur obsolescence. N’étant pas une menace pour la société, il s’agit de pouvoir les détenir sans autorisation. C’est ainsi que dans la plupart des pays est née l’idée de l’arme antique ou arme de collection, mais les définitions sont souvent sommaires et reste à la notion sur la différence entre l’arme à chargement par la bouche ou par la culasse.
L’arme à broche, encore trop récente dans ces années, n’était pas considérée comme « antique ».
Les collectionneurs ont dû s’adapter tant bien que mal à leur législation nationale pas toujours adaptée à la réalité.

Les années 1970 ont vues les législations nationales européennes se resserrer, la collection des armes moderne étant particulièrement touchée.
On peut noter l’«  UK’s Green Paper of 1973 » et la tentative finlandaise de se calquer sur la loi suédoise de 1974, libéralisée par la suite et la loi italienne de 1975. Toutes ces mesures ont été prises ans un contexte de terrorisme urbain. C’est ainsi qu’en 1971, le Conseil de l’Europe a proposé d’harmoniser le contrôle des armes à feu pour lutter contre la criminalité.

Emergence d’organisations nationales de collectionneurs

Les actions pour limiter la collection d’armes a échoué dans les différents pays. Elles ont eues pour conséquence la création d’organisations nationales regroupant parfois collectionneurs et tireurs à l’arme ancienne.
Il y a eu également la prise de conscience que les collectionneurs protègent le patrimoine national, ils sont souvent à l’origine de musées. Ces derniers pauvres en ressources financières profitent du travail désintéressé des collectionneurs.
A tel point que l’IAMAM [1] sont intervenus sur le projet de directive de 1991.

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2004, le congrès de la FESAC s’est tenu à la Tour du Pin en France
Les congressistes lors de leurs visite du musée de St Etienne

Au-delà des armes de collection, il y a également les objets qui y sont associés comme le matériel, avions, bateaux et autres véhicules.
Ce développement d’organisations nationales de collectionneurs d’armes a permis une meilleure compréhension et acceptation du rôle important que le collectionneur rempli vis a vis des gouvernements et la polices.

Depuis le milieu des années 1970, la reconnaissance des collectionneurs a plus souvent été traduite dans les législations nationales qui ont tenu compte de leurs activités. C’est la conséquence de l’article 2 de la directive de 1991 met spécifiquement en dehors de son champ d’application "... les collectionneurs et organismes concernés par les aspects culturels et historiques d’armes et reconnus comme tels par les États membres sur le territoire duquel ils sont établit".

L’importance internationale de la FESAC

En raison de la nature régionale des législations européennes, la FESAC, (Foundation for European Societies of Arms Collectors) représente la progression normale dans le développement de mesures pour la protection du riche patrimoine que représente les armes en Europe.

La FESAC a été fondée en 1996 dans le but d’influencer la législation et de la réglementation des armes à feu dans l’Union européenne ainsi que pour aider les organisations nationales dans leurs relations avec les politiques et les fonctionnaires. Il s’agit d’élaborer l’approche juridique de la légitime propriété des armes à feu de collection.

Les associations nationales des collectionneurs sont membre de la FESAC. Chaque pays dispose d’un siège et son d’une voix. Une conférence est organisée chaque année pour élire les membres du conseil d’administration et de fixer les objectifs et le plan d’action pour les douze prochains mois. Le président est élu par les délégués des pays. Le président actuel est FESAC Stephen Petroni, qui est aussi président de l’Association des collectionneurs et tireurs maltais – AMACS. Il mérite beaucoup d’éloges pour son succès dans le lobbying aussi pour la rédaction de la nouvelle loi sur les armes introduite à Malte en 2005.

2008 : modification de la directive armes.

Au cours des dix-huit mois de consultations du rapporteur Gisela Kallenbach, la Fondation a présenté ses propositions. C’est avec une particulière satisfaction qu’elle a vu reconnaître les activités légitimes des collectionneurs privés ainsi que des organismes européens qui sont concernés par les aspects historiques et culturels des armes à feu. Le maintien de l’exclusion des collectionneurs de la directive européenne réglant les règles relatives à l’acquisition et la détention des armes reste acquis. Les états membres restent donc libres de leur réglementation en faveur des collectionneurs pour leur permettre de transmettre à la postérité à des fins culturelles ou de recherche historique, des armes a feu.

Stephen A. PETRONI collectionne les armes et militaria depuis 1973. Il a fondé le "Arms, Armour & Militaria Society" en 1985 "devenue depuis Association Maltaise des collectionneurs d’armes » et occupe actuellement le poste de président. En 1988 il a créé un groupe Maltais de reconstitution historique et de tir à chargement par la bouche.

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Steven Petroni, Gisela Kalebach et votre président Jean-Jacques Buigné lors du congrès de Malte en 2007


A partir de 1991 Stephen a organisé les discussions avec le gouvernement dans le but de renouveler la réglementation maltaise sur les armes, issue de l’ère coloniale. Il fallait se mettre en conformité avec la directive européenne. En 1993 il a été chargé par le Ministre des sports et de la culture, de l’élaboration de proposition pour une nouvelle loi.

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Steven Petroni lors du congrès du 6 juin 2014 en Finlande.



En 1994 il a été nommé par le ministre de la Justice et des Arts pour siéger à un comité chargé de proposer la révision de la politique de la police sur l’utilisation des armes. Il s’agissait d’intégrer les problématiques des collectionneurs et des tireurs. Les propositions du Comité ont été approuvées par le Conseil des ministres le 12 Septembre 1995 et mis en vigueur immédiatement après.

A nouveau il a joué un rôle similaire dans les années 2002 et 2005, il a réussi à négocier la formulation du projet de loi qui est entrée en vigueur en Juillet 2005 (Arms Act 2005) et le Règlement sur les licences de collectionneurs qui sont entrés en vigueur avec la loi du 15 Août 2006. Stephen a été nommé membre du Conseil d’armes par la suite.

En mai 2006, il est rentré comme membre du conseil de la FESAC en tant que représentant de Malte. Il a naturellement rejoint le Comité juridique ce qui l’a impliqué dans les négociations avec les institutions de l’UE sur les armes amendements directive. Stephen a été choisi comme président de FESAC le 3 Novembre 2006. Il représente FESAC sur le Committee of the European Sports Shooting Forum (ESSF).

David PENN a travaillé au Département des armes à feu à l’"Imperial War Museum" à Londres de 1976 à 2005. Il a été président du Comité consultatif des armes à feu (un organe statutaire chargé de conseiller le ministre de l’Intérieur) organisme dans lequel il a siégé depuis 1989. Secrétaire de l’association « British Shooting Sports Council », président de « Museums Weapons Group », membre du « Home Office working groups on firearms »

Il est actuellement le secrétaire du « British Shooting Sports Council," président de « the Arms & Armour Society", et vice président de la "British Association for Shootine et Conservation, »

En 2007, il a été nommé conseiller du bureau de la FESAC.
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6 juin 2014
Les congressistes de la FESAC réunis en Finlande pour leur réunion annuelle.





[1l’Association internationale des musées d’armes et d’histoire militaire, maintenant ICOMAM, un Comité de l’ICOM,

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