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Gazette des armes n°425 novembre 2010

La douane saisie illégalement un musée du débarquement

vendredi 8 octobre 2010, par Jean-Jacques BUIGNE membre du CA de la FPVA


22 nov. 2010 - Après avoir fait appel, la douane n’entend plus maintenir son appel et invite le propriétaire du Musée à récupérer son matériel. Enfin du bon sens !
- Voir le même évènement au Carentan Historical Center.

Saisie illégale et restitution des armes ! C’est le jugement rendu le 7 octobre par le tribunal correctionnel de Chartres. Le conservateur d’un musée du débarquement à Vierville (Calvados) était poursuivi par la justice pour la détention d’un véritable arsenal de la seconde guerre mondiale allant du lance-roquettes à la mitrailleuse. La justice reprochait à Michel Brissard, de ne pas avoir fourni de justificatifs sur l’origine de ces armes, saisies dans son musée et les réserves.

- Fr3 normandie commentant la relaxe du conservateur,
- Les infos télévisées TF1 du 28 septembre, présentant l’affaire.


Cette affaire a beaucoup intéressé la presse qui a largement couvert l’événement avec un excellent reportage sur TFI (Le 28 septembre à midi). Me Philippe Mullot a commenté le jugement pour les journaliste : «  Dans cette affaire, la justice a su rétablir le sens normal des choses et sanctionner le zèle intempestif de certains services des douanes".

Le 6 juillet 2007, les agents de la Direction des opérations douanières de Rouen avaient saisi à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) un véritable arsenal actif datant de la seconde guerre mondiale, et détenu avec toutes les autorisation que la préfecture avait délivré au musée du débarquement. Parmi les armes figuraient notamment un lance-roquettes antichars, un canon de 57 millimètres britannique (qui avait un grand coup de chalumeau), un canon anti-aérien allemand, un bazooka, ainsi que diverses munitions.

"Une arme est considérée importée si elle ne dispose pas d’un certificat de vente", a poursuivi Me Mullot. On sait très bien qu’au moment du repli de l’armée allemande, les soldats n’ont évidemment pas signé des papiers d’authentification. "C’est ce que les douanes reprochaient à mon client alors même que les autorisations de détention d’armes avaient été accordées par l’autorité préfectorale. » « Ce jugement est une première, non seulement parce que mon client a été relaxé, mais surtout parce que les douanes vont devoir restituer tout ce qu’elles ont saisi chez lui," a poursuivi l’avocat toulousain. "Elles vont également devoir payer des intérêts moratoires pour toute la durée de confiscation du matériel saisi". « Pour moi en tant que fils et petit fils de résistant, je considère qu’il y a eu suffisamment de gens qui sont morts courageusement dans cette période y compris chez les douaniers, pour que l’on ne vienne pas porter atteinte à leurs mémoire. »

Michel Brissard, grand historien de la 2ème guerre mondiale, a créé il y a une dizaine d’années le petit musée "D-Day Omaha" à proximité des plages du Débarquement, à Vierville-sur-Mer (Calvados). Son musée affiche plus de 16.000 visiteurs par an. "Si j’avais été condamné, j’aurais tout arrêté, a déclaré M. Brissard, joint par l’AFP. Aujourd’hui, je suis heureux. Je vais pouvoir continuer à agrandir et à développer mon musée et sauver ainsi un patrimoine important". Il faut croire que la démarche de sauvegarde du patrimoine de ce collectionneur conservateur de Musée touche les autorités politiques. Puisque Michèle Alliot Marie, lorsqu’elle était ministre de la Défense, a fait attribuer à ce Musée deux pièces d’artillerie de marine de 380, venant du cuirassier Jean Bart et Richelieu.

L’ironie de l’affaire vient aussi de la rumeur publique qui affirme que la saisie des munitions inertes, a été effectuée par le même service de déminage que celui qui les a donnés au Musée il y a quelques années.

- Après avoir fait appel, la douane n’entend plus maintenir son appel et invite le propriétaire du Musée à récupérer son matériel. Enfin du bon sens !

Et les autres musées

En Normandie, les propriétaires d’un autre musée, le Dead Man’s Corner Museum à Saint-Côme-du-Mont (Manche) vont également comparaître le 8 décembre pour détention et importation illégale d’armes devant le tribunal correctionnel de Coutances (Manche). Là encore, le musée "a les autorisations préfectorales, mais pas les factures", s’agissant de "dons", a indiqué le co-directeur Emmanuel Allain à la presse. Il paraît que les journalistes vont se bousculer avec CNN en tête, les américains sont curieux de ce qui se passe chez nous !


- Le dossier douane sur le site.





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