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Gazette des armes n° 449 janvier 2013

Les médias face a la fusillade de Newtown

lundi 17 décembre 2012, par Jean-Jacques BUIGNE membre du CA de la FPVA


Dans la soirée du 14 décembre [1] un tireur fou a fait un carnage dans une école maternelle.

Aussitôt la nouvelle connue, j’ai été assailli de coups de fils de différents médias qui voulaient en savoir plus sur la situation française face aux armes. Notre site www.armes-ufa.com recevant jusqu’à 40000 visites mensuelles, très bien référencé dans les moteurs de recherche, a permis aux journalistes de remonter jusqu’à nous.


Les questions sont presque toujours les mêmes

-  Est il facile de se procurer une arme en France ? Quand ils comprennent que plus aucune arme n’est en vente libre dans notre pays, ils sont tout étonnés. Dossier.
-  Cette situation pourrait elle se passer en France ? Ils sont rassurés de savoir que le certificat médical est obligatoire pour l’achat d’une arme soumise à autorisation.
-  Combien y a t-il d’armes détenues dans notre pays. Il est évident qu’il est impossible de donner un chiffre pour les armes détenues illégalement. Surtout depuis qu’elles arrivent en masse depuis l’Europe de l’Est. Mais le ministère de l’Intérieur avait répondu à deux questions du sénateur Philippe Richert en donnant des chiffres détaillés par département. Cela répond parfaitement aux attentes des journalistes.

On sait bien qu’il est délicat de répondre à un journaliste

-  D’abord il va peut être essayer de vous piéger et vous faire dire des choses que vous n’auriez jamais voulu dire et que vous regretterez.
-  Il peut aussi mal interpréter ou mal retranscrire ce que vous avez dit.

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Le Nouvel Obs a réalisé son interview à chaud dès le samedi matin du 15 décembre.

Ce qui a été le cas pour l’interview dont j’ai été l’objet « à chaud » dès le lendemain de la tragédie de Newtown. Sur ½ heure de dialogue avec la journaliste, il en est ressorti un texte lisible en 2 mn où seul le sensationnel avait été retranscrit.

Mais malgré tout, je trouve que la politique de la chaise vide est néfaste et qu’il vaut mieux prendre le risque de répondre avec les inconvénients que l’on connaît plutôt que de laisser le journaliste glaner ses informations on ne sait où…
J’ai été critiqué par un correspondant parce que la journaliste avait employé des mots inadéquats et mal retranscrits. Qu’y puis-je ? Il est impossible de contrôler la plume d’un journaliste de la grande presse. Le presse est libre dans notre pays, nous n’allons pas le déplorer, même si parfois des erreurs ou des coquilles sont écrites dans des articles.

Si vous êtes interrogé par un journaliste, je vous invite à lui répondre plutôt que de fuir, en tenant compte des indications que vous trouverez sur la page « communiquer avec les médias »

Je viens d’être interrogé par Métro. C’est a peu près ce que j’ai dis à la journaliste, sauf qu’elle a inventée que l’UFA faisait partie du Comité Guillaume Tell.

Une expérience désastreuse
Comme dit plus haut, toute ma vie, j’ai préféré répondre aux journalistes plutôt que de les fuir.

Si parfois le résultat était "limite", une interview de FR3 Rhône Alpe a tourné pour moi au cauchemar :

A la fin du siècle dernier alors que Bruno Le Roux venait d’obtenir le vote à l’Assemblée Nationale d’une loi totalement liberticide sur les armes, je reçois une équipe de 3 journalistes avec caméraman et preneur de son.

Nous passons une matinée et j’étais très content du "discours" très policé que je leur ai servi. Mais au cours d’une conversation qui semblait de bon aloi, la journaliste m’a posé la question de savoir ce qu’était le petit fusil qu’elle voyait au mur. C’était un fusil Gras d’enfant. Et voila que je lui raconte l’histoire de ce fusil, la défaite de 1870, l’esprit de revanche, l’éducation militaire et l’apprentissage du tir dans les écoles. Et bien sachez que de l’interview, elle n’a retenu que cela et rien d’autre.

J’avais honte, car ce n’était absolument pas ce que je voulais faire passer a la télévision : les armes et les enfants ce n’est pas bon du tout.

Pour comble de malchance elle a vendu son reportage à beaucoup de chaînes visibles de divers pays et j’ai des copains dans toute l’Europe qui étaient content de me dire qu’ils m’avaient " vu à la télé !".

Malgré cette expérience très négative, je réponds toujours aux journalistes, mais je suis plus attentif à ce que je dis !

Quelques heures avant Newton, un chinois blesse 22 enfants dans une école avec un hachoir de boucher. Et les médias sont restés muets...






[1(qui correspond à la nuit du 15 décembre 2012

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