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Question / réponse.

Comment classer une copie de 1892 ?

mardi 2 décembre 2014, par Jean-Jacques BUIGNE membre du CA de la FPVA


Question :
La nouvelle liste des armes de dangerosité avérée classe le revolver 1892 en catégorie B. C’est bien triste d’ailleurs. Mais qu’en est-il des autres armes en 8 mm dans l’esprit du 1892. Les copies espagnoles par exemple. Ou le brigadier municipal, le municipal (original ou copie, et les autres revolvers ressemblant plus ou moins au 1892 et dans le même calibre ?


Réponse :
Selon la vieille expression latine : la loi est dure mais c’est la loi [1] et sous peine de graves soucis, on ne peut que se résoudre à s’y conformer. En revanche, il n’y a aucune raison d’aller au-delà des prescriptions de la loi et d’être en quelque sorte « plus légaliste que la loi ».

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Le revolver dit mle 1892 espagnol n’a rien d’un modèle 1892, il est juste au calibre 8 mm 1892. Il est évidemment classé en catégorie B.

Les textes prévoient que « les revolvers MAS modèle 1892 de tous modèles en calibre 8 mm » sont classés en catégorie B, en dehors du modèle à pompe qui est en catégorie D2 Cela signifie que les revolvers de type 1892, qui n’ont pas été fabriqués par la MAS ou qui ne sont pas en calibre 8 mm sont en catégorie D2. C’est en particulier le cas des copies de fabrication civile du revolver modèle 1892 (Lamure & Gidrol et autres) et de certaines versions de revolver modèle 1892 établies en calibre .22LR et 6mm pour l’entraînement au tir à la fin du XIXe siècle. Cette disposition ne s’applique bien entendu pas aux bricolages contemporains, qui n’auraient pour effet que de dévaluer de bons revolvers modèle 1892 !

France Revolver français modèle 1892 MAS Tous modèles à l’exception des modèles dits « à pompe » 8mm

Le Cas des « 92 Espagnols » .

Le classement en catégorie D2 ne s’applique par contre en aucun cas aux revolvers que trop de collectionneurs baptisent encore de façon erronée « 92 espagnols ». Il s’agit en effet en majorité de copies du Smith et Wesson Military & Police ou du Colt New service, fabriquées en calibre 8 mm modèle 1892 par l’industrie basque sur commande du gouvernement français pendant la Première Guerre Mondiale. Ces armes sont donc classées en catégorie B, tout comme les armes américaines sur lesquelles elles sont copiées. C’est sans doute en pensant à ces revolvers espagnols en calibre 8 mm modèle 1892, que le législateur a cru devoir ajouter la formule « tous modèles » , dont l’interprétation suscite tant d’interrogations parmi les collectionneurs.
Il existe également quelques rares copies conformes du revolver français modèle 1892 faites en Espagne qui sont classées en D2 puisqu’elles reprennent strictement le mécanisme du revolver réglementaire modèle 1892, modèle antérieur à 1900, et n’ont pas été fabriquées par la MAS.

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Catalogue de Manufrance de 1897
Il présente des hammerless en calibre 8 mm mle 1892.

Les Cas des revolvers civils en 8 mm modèle 1892 : « Municipal », « L’agent » et « Brigadier Municipal »

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Le revolver municipal est bien classé en D2.
Il dotait les services de police des grandes villes d’avant 1914.
En cliquant sur ce lien on peut télécharger la double page complète du catalogue Marius Berger de 1896. On y voit nettement qu’il s’agit du même type de revolver que celui commercialisé par la Manufacture d’armes et cycles de St Etienne en 1905.

Il s’agit de revolvers civils en calibre 8 mm modèle 1892, vendus au début du XXe siècle par la Manufacture d’Armes et cycles de Saint Étienne, ainsi que par divers armuriers de l’époque. Dès l’entrée en application de la nouvelle loi (Septembre 2013), plusieurs adhérents nous ont interrogés sur le classement de ces armes. Dans un premier temps, l’UFA a opté par prudence pour une interprétation restrictive des textes en se basant sur la date de commercialisation de ces armes par la Manufacture d’Armes et cycles de Saint-Étienne (entre 1907 et 1913)

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Les revolvers de police en 8mm 92
- En haut a droite, c’est le mle 1892 reclassé en catégorie B par l’arrêté du 2 septembre.
- En bas à gauche, c’est le revolver municipal commercialisé par Manufrance c’est une sorte de Bull dog classé en catégorie catégorie D2.
- Et les deux petits sont des armes de modèle antérieur 1900 comme l’atteste le catalogue Manufrance de 1897 que nous présentons ci-contre, donc classés en catégorie D2.
Photo extraite de Tecmagazin.

pour affirmer que ces revolvers étaient classés en catégorie B. Ainsi ceux qui en détenaient déjà continueraient à les conserver clandestinement et en toute discrétion alors que les collectionneurs tentés d’en acquérir éviteraient un achat pouvant leur attirer des ennuis ! Après une série de débats avec nos adhérents, il est apparu que les revolvers, comme « Le Municipal », qui n’étaient pas dotés d’un barillet basculant étaient au bout du compte des variantes en calibre 8mm modèle 1892 du revolver Bull-Dog (version de poche du Webley RIC ), donc des armes déjà classées en 8ème catégorie dans l’ancienne réglementation, qui restaient de ce fait classées en D2 dans le cadre de la nouvelle législation.

De surcroît, l’un des membres du comité de réflexion de l’UFA a récemment exhumé un catalogue ancien daté de 1896, proposant déjà un revolver de type municipal, ce qui ne fait que confirmer définitivement son classement en catégorie D2.

Les versions à barillet basculant comme « le brigadier municipal » commercialisées en 1907, restent par contre classées en catégorie B.






[1« Dura Lex sed Lex »

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