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Matériel moderne

Le canon laser serait opérationnel !

samedi 12 mai 2018, par Vice président FPVA


L’USS Ponce est le premier navire à avoir déployé un canon laser dénommé Laser Weapon System (LaWS). En effet, après plusieurs années de gestation dans les laboratoires militaires, ce canon d’interception de drones a passé avec succès en 2014 l’étape de démonstration en conditions simulées de combat.

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L’intérêt principal du laser par rapport aux systèmes traditionnels vient de son faible coût de fonctionnement. Chaque tir revenant à moins d’un euros selon les experts. C’est tout simplement le prix de l’électricité nécessaire à la génération d’un rayon de quelques dizaines de kilowatts de puissance pendant moins d’une minute et au refroidissement du système.
Toutefois, le canon, développé par l’US Navy avec l’appui de Raytheon vaut tout de même près de 32 millions d’euros, même si ce chiffre doit être relativisé en comparaison du prix actuel des missiles d’interception qui se chiffrent entre plusieurs centaines de milliers de dollars et quelques millions l’unité.
Le laser permet également de limiter les problèmes délicats de ravitaillement en munitions puisque le canon peut fonctionner très longtemps avec une source d’énergie relativement faible. Or, dans la marine en particulier, où les soutes à munitions sont la cible idéale pour détruire un navire, il est appréciable pour les soldats de ne pas être assis sur des tonnes d’explosifs.
Le laser présente enfin un atout opérationnel : il est très précis et comme il se propage à la vitesse de la lumière, son action est immédiate. Inutile d’effectuer de complexes calculs de trajectoires, il suffit de viser la cible et de la suivre le temps qu’elle soit détruite.

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Néanmoins, comme toute arme, celle-ci a aussi ses points faibles. Sa puissance est pour l’instant un peu faible pour s’attaquer à des cibles un peu plus costaudes telles que des avions, des missiles ou des bateaux ennemis. De plus, elle dépend lourdement des conditions météo. En cas de brouillard, de fumée ou de brume, elle perd immédiatement en précision et en puissance. De plus, lorsque le laser reste fixé sur une trajectoire donnée, il fait chauffer l’air ce qui perturbe la bonne propagation du rayon qui perd immédiatement en efficacité. Enfin, le laser se propageant de façon rectiligne, il ne permet pas de s’attaquer à des cibles qui se dissimulent derrière un obstacle ou la ligne d’horizon. En d’autres termes, le laser ne fonctionne que contre de petites cibles visibles et mouvantes dans des conditions de défense rapprochée.

Ces restrictions n’empêchent pas la plupart des armées dans le monde, de plancher sur de nouveaux types de laser, dans des gammes d’ondes et de puissance très variés. Notamment les USA qui visent à produire un laser peu encombrant de 150 kW pour équiper les avions de l’US Air Force dans les décennies à venir.
D’ailleurs, les porte-avions de la classe Gérald Ford sont conçus pour accueillir à terme des armes lasers de défense rapprochée, et l’avion C-130 ATL a déjà réalisé des tirs de destruction sur de véhicules en mouvement.

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De plus, les américains ont également développé un système terrestre mobile d’arme laser à haute énergie (High Energy Laser mobile Truck Test, HELMTT). Ce système comprend un canon laser de 10 kilowatts de puissance, qui est installé sur un camion blindé lourd à huit roues. Ce matériel est capable de "détecter, de suivre et d’atteindre les cibles terrestres et aériennes". Lors d’exercices à Fort Sill en 2016, le HELMTT a réussi à suivre et à atteindre des cibles mouvantes ou encore à détruire de petits drones et des obus de mortier.

En France, une telle arme pourrait être très utile pour protéger les centrales nucléaires des survols de drones constatés ces derniers temps.





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