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Mauvais ambiance autour de la neutralisation.

Floués par la nouvelle neutralisation, deux collectionneur s’expriment.

mercredi 20 janvier 2016, par Erwan


Nous vous livrons deux histoires entendues auprès de collectionneurs ulcérés par les nouvelles règles de neutralisation Elles ont été sélectionnées au milieu de centaines d’autres. Mais elles sont symptomatiques de l’ambiance de désarrois qui règne.


Un action bien mal récompensée

Un de mes oncles avait conservé deux Carcano modèle 1891 oubliés par l’armée italienne dans sa ferme dans le Midi de la France. A sa mort en 1998, mon frère et moi en avons hérité, mais ils étaient alors classé en première catégorie.

Mon frère décide de prendre le risque de conserver l’arme dont il venait d’hériter en état de tir. Pour ma part, ne pouvant dissimuler une arme de cette taille dans mon appartement F3, je l’ai remise à mon armurier pour qu’il la fasse neutraliser. Moyennant trois ou quatre cents francs de l’époque de frais de neutralisation et de frais de port, je récupère mon arme neutralisée et grâce à cela, j’ai pu dormir tranquille.

L’entrée en vigueur de la nouvelle législation de 2013 m’a montré que j’ai eu tort d’être aussi légaliste : l’arme conservée clandestinement en état de tir par mon frère est désormais classée en catégorie D2 et a de ce fait acquis une certaine valeur marchande. Et désormais, la mienne ne vaut plus grand chose. J’aurais encore mieux fait de la vendre à l’époque .
Aujourd’hui les instances européennes imposent que cette arme devra repasser à neutralisation quand je souhaiterais un jour m’en séparer ou la transmettre à mes héritiers !

Notre société est décidément bien douée pour pénaliser les honnêtes gens et gratifier ceux qui ne respectent pas les lois.

Découragé de continuer à faire neutraliser

J’ai hérité de mon père, ancien résistant un gros lot d’armes de la seconde guerre mondiale conservées en état de tir (fusils-mitrailleurs, pistolets-mitrailleurs, fusils, pistolets plus quelques munitions et diverses grenades non désamorcées).

Un tel héritage constitue le rêve de beaucoup de jeunes collectionneurs mais lorsque j’en ai pris possession, j’ai été placé dans l’embarras : d’une part, je souhaitais conserver ces souvenirs de l’histoire familiale et nationale, d’autre part, ma profession d’huissier de justice ne me permettait pas de me retrouver un jour sur les bancs de la correctionnelle pour le délit de détention d’armes prohibées.

La mort dans l’âme, j’ai pris le parti de faire passer toutes ces armes a neutralisation. Petit à petit pour étaler mes dépenses. Et j’ai remis les grenades et autres artifices aux démineurs de la sécurité civile pour destruction.

Lorsque je suis arrivé à l’âge de la retraite, la moitié de cette considérable collection paternelle avait été neutralisée. Je m’apprêtait à faire neutraliser le reste lorsque le règlement européen est tombé le 15 décembre dernier.

Sa découverte sur le site de l’UFA m’a fait passer un bien mauvais réveillon. Mon souci de rester dans la légalité se retournait contre moi et tous les efforts et les dépenses consentis pour me mettre en règle devenaient vains : je ne pourrais désormais plus céder ni transmettre, sans leur imposer de nouvelles mutilations, des pièces pour lesquelles j’avais déjà consenti tant de frais !

Il est inutile de dire que la vingtaine de pistolets-mitrailleurs et de pistolets qui attendaient encore, dans une cache, de passer en neutralisation, n’iront jamais à Saint-Étienne. Retraité, je n’ai plus à protéger ma réputation professionnelle, j’en prends le risque. Dommage moi qui étais jusque là un fervent partisan de le Europe, j’ai le sentiment de vivre dans une euro dictature.





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